De la famille Waymel à Heineken



Un article d'Alain Cadet paru dans les éditions de Villeneuve d'Ascq et Marcq-en-Barœul de la Voix du Nord le mardi 3 décembre 2024, d'après une carte postale photo de la collection de Jacques Desbarbieux ©.

Avant-Après : De la « Brasserie Coopérative 

de Mons-en-Barœul » à « Heineken »  



L’entrée secondaire des brasseries Heineken de la rue du Général-de-Gaulle. Elle se situe au niveau du parc des cuves de fermentation. Photo © Alain Cadet.



Cette photographie a été expédiée le 31 mai 1905, sous la forme de photo-carte. C’était un usage assez courant à l’époque. Ce qui est plus original, c’est qu’elle est l’œuvre – suivant ses propres dires – de Louise Waymel, la propriétaire de la Brasserie Coopérative de Mons-en-Barœul. Collection Jacques Desbarbieux ©.    

 

Il n’en existe, à ce jour, qu’un seul exemplaire connu. L’artiste a voulu saisir l’entrée monumentale de sa très jeune entreprise. Cette dernière avait déposé ses statuts le 31 décembre 1903 chez un notaire de Ronchin. La Brasserie a choisi cette forme sociale coopérative pour des raisons fiscales. Mais, elle n’est coopérative que de nom.


Aujourd’hui, difficile de s’y repérer. Aucun des éléments présents sur la photo du début des années 1900 ne subsiste. 

 

Qualité et rigueur


En réalité, Louise et Louis Waymel dirigent l’entreprise sans partage. Les époux Waymel n’ont pas lésiné sur la qualité de leur bâtiment administratif. À cette époque, sièges et usines sont des images de l’entreprise que l’on aime reproduire dans les publicités. Le logo « Brasserie Coopérative de Mons-en-Barœul » est celui que l’on va retrouver sur les charrettes ou camions, les bouteilles et fûts, les débits de boissons et estaminets qui avaient choisi la bière de Mons. Ce logo va perdurer et accompagner le succès des bières de la brasserie monsoise jusqu’en 1939 où la guerre mettra un coup d’arrêt à son activité florissante.


Aujourd’hui, difficile de s’y repérer. Aucun des éléments présents sur la photo du début des années 1900 ne subsiste. L’endroit, au fil des ans, s’est très profondément transformé. Les bâtiments administratifs et leur grille ont disparu. La nouvelle entrée, si on se réfère à des éléments anciens visibles sur des photos aériennes, devrait se trouver en lieu et place du bâtiment de droite de la vieille photo. Il s’agit désormais d’un accès secondaire.

 

Gros investissements

 

L’entrée principale se situe de l’autre côté du site, avenue du Houblon. Cela ne s’invente pas. Cette ouverture, côté rue De-Gaulle, sert surtout à accéder au parc des cuves de fermentation. Elles sont très nombreuses. À celles d’origine se sont adjointes, dans les années 1980, celles du site Mutzig, dans le Bas-Rhin. Certaines, très anciennes, ont été remplacées. De nouveaux tanks de grande capacité sont venus compléter le parc : les derniers ont une capacité de 5 400 hectolitres. En 2022, on a installé la 68ème cuve à la brasserie Heineken-Mons. Ce parc fait de la brasserie de Mons-en-Barœul une des plus grandes d’Europe. A. C. (CLP)


Une seconde carte retrouvée


Cette carte photo n’est plus un exemplaire unique puisqu’une seconde a été dénichée, elle a été postée le lendemain.


En voir davantage sur le site des cartes postales de Mons-en-Barœul

 

Voici le texte de la première datée du 31 mai 1905 adressée à Mademoiselle Marcelle Waymel au 8 Boulevard Saint Vincent à Orléans dans le Loiret :

« Mons-en-Barœul, le 31 mai 1905. Ma chère petite Marcelle. Je me fais un véritable plaisir de t'envoyer cette carte de ma fabrication. Nous sommes très heureux à la pensée de vous voir bientôt et t'envoyons, mon oncle Paul et moi, pour toi et tes chers parents, nos plus affectueux baisers. L. W. ».

 

Le texte de la seconde envoyée le 1er juin 1905 à Mademoiselle E. Mersmann, rue du Bazinghien à Loos-lez-Lille est beaucoup plus court avec simplement « Affectueuses pensées ».


Le couple Waymel avait des prénoms très proches Louise et Louis, il est donc difficile de savoir avec les seules initiales qui est l’auteur des cartes postales.