Des nouvelles cuves




Un article d'Alain Cadet paru dans les Voix di Nord du vendredi 22 février 2019

Trois semaines de travaux à Heineken, pour renouveler les cuves

Depuis début février, la rue du général De Gaulle a été barrée, tandis que l’une de ses portions, close par des barrières, était transformée en chantier. La cause ? Le renouvellement d’une bonne partie des cuves de fermentation de la brasserie.

Ces travaux prolongent le remplacement de deux cuves d’un peu moins de 50 t déjà effectuées l’an dernier – voir notre édition du 15 décembre 2018 – mais cette fois-ci, l’opération est d’une toute autre ampleur. Il s’agit non seulement de remplacer à nouveau deux cuves anciennes, par deux nouvelles en inox, mais aussi d’implanter deux cuves complémentaires de grande capacité, ce qui permettra d’augmenter à terme la capacité de production du site.

 Les deux cuves de remplacement étant implantées dans un parc existant d’une cinquantaine de cuves, datant des années 1970, il convenait qu’elles restent dans des dimensions compatibles avec leur environnement. Malgré tout, avec un diamètre de 6,50 m, une hauteur de 22 m pour un poids de 50 t et une capacité 5000 hl, ce sont des monstres ! Pour les soulever à plus de 45 m de haut et à 50 m de distance, l’entreprise Soliman (Santes, 59) a dû déployer les grands moyens. Pour installer – et désinstaller – la grue Terex – prononcer Tyrex - de 650 t, il faut mobiliser 35 semi-remorques et une équipe de 30 personnes, pour un chantier de trois jours pour le montage et de trois autres pour le démontage.

Les deux cuves complémentaires, implantées en bord de site, sont de dimensions encore plus imposantes puisque leur diamètre est de 7,30 m pour une  capacité de 5500 hl. Ces cuves neuves ont été conçues et fabriquée par Ziemex (Sarre-Union, 67) une PME alsacienne de pointe, leader de la cuve inox de grande dimension, l’une des dernières en Europe à résister aux mastodontes chinois.

L’acheminement des cuves par convois exceptionnels, depuis l’entreprise alsacienne n’est pas une mince opération. Pour les cuves de 5 000 hl, une nuit est nécessaire pour le trajet Sarre-Union jusqu’au port de Stasbourg, puis il faut cinq jours en barges pour les amener à Tournai (B) et une nuit supplémentaire en convoi exceptionnel pour rejoindre la brasserie. Les cuves de 5 500 hl nécessitent deux jours de plus.

La brasserie se modernise et augmente sa capacité de production

Ce site historique, créé en 1903, au bord de la rue du général De Gaulle n’a cessé au cours du siècle écoulé de se transformer. Le renforcement du parc de cuves de fermentation fait partie de l’effort de modernisation du site monsois dont la production, en 2018, a atteint les 3,5 millions d’hectolitres. Entre 2018 et 2019, le géant de la bière hollandais va avoir investi près de 14 millions d’euros sur son site nordiste. Cet investissement concerne non seulement l’achat de nouveaux tanks de fermentation mais aussi la construction d’une nouvelle ligne de conditionnement de fûts de huit litres ainsi que la mise en place d’une nouvelle housseuse pour les palettes finies.

Ce programme conforte pour plusieurs décennies le site monsois qui emploie aujourd’hui environ 300 collaborateurs et qui, lors de l’annonce de la création de la nouvelle ligne de conditionnement, avait annoncé la création de 10 postes supplémentaires.

Une illustration de la volonté de Heineken de produire en France l’essentiel des bières qui y sont vendues puisque 92 % des bières commercialisées en France par la marque sont produites dans l’Hexagone.