Cet entretien est la transcription d'un film, d'une durée de 45 minutes, réalisé au domicile de Jean Deflandre, par Jacques
Desbarbieux, le 24 janvier 2002.
Jean Deflandre était né le 23 juin 1912 à Braine le Comte en Belgique. Arrivé en France en 1920, il y restera jusqu'à son décès survenu le 26 décembre 2002, quelques mois après cet enregistrement.
A partir de ce document vidéo un article a été écrit qui est paru dans la page Témoignage vivant de la revue municipale Mons et Vous n° 2 d'avril 2002.
Question : Vous aviez repris la brasserie en 1939 ?
Jean Deflandre : Non ! En 1939, il y a eu la guerre et la Brasserie de Mons était la brasserie la plus importante de l’arrondissement de
Lille avec la Grande Brasserie Moderne de Roubaix. Il y avait aussi Motte Cordonnier. C’étaient
les trois grandes brasseries du Nord. Ensuite, il y avait les Débitants réunis,
à Roubaix. Il y avait également le Coq Hardi, à Saint-Maurice, rue de la
Louvière, la Grande Brasserie Excelsior, boulevard d’Alsace, à Lille et, les
Brasseries du Pélican qui, comparée à celles-là était plus petite. Elle était
boulevard de la Lorraine.
Monsieur
et Madame Waymel étaient les propriétaires de la Brasserie Coopérative de Mons-en-Barœul.
C’était une fausse coopérative et qui est devenue société anonyme, à part
entière, en 1939. Je les connaissais un peu comme collègue, bien qu’à ce
moment-là, j’étais tout jeune dans la profession. Ils étaient en haut et moi
j’étais en bas. Je suis rentré à la brasserie en 1935, alors, en 1939, cela ne
faisait pas si longtemps.
Monsieur et Madame Louis Waymel dans leur voiture Renault © Collection personnelle Jacques Desbarbieux |
Q : Vous êtes issus d’une famille de brasseurs depuis
plusieurs générations ?
JD : Oui, j’étais la cinquième génération, mais vous
savez, le métier de brasseur, dans le Nord était très répandu. Il y existait
plus de 2 000 brasseries, avant 14. Chaque village avait son brasseur. Dans une
petite ville comme Bailleul il y en avait quatre pour 10 000 habitants. A
Lille, je ne sais pas combien il y en avait exactement. Il y avait la Brasserie
de Fives, la Brasserie des trois Moulins. C’était Monsieur Hoffman qui l’avait
reprise. C’était l’ancien directeur de la Brasserie de Mons. Il s’était s’était
fâché avec Madame Waymel, la propriétaire, qui l’avait licencié. (Note n° 1).
Il y avait une brasserie, boulevard Victor Hugo qui s’appelait la Brasserie Delahaye… une autre à Wazemmes, la Brasserie Salembier, la Brasserie Masse-Meurisse, la Brasserie Emile Vandamme, Joseph Vandamme également. Il y avait plein de brasseries partout.
Il y avait une brasserie, boulevard Victor Hugo qui s’appelait la Brasserie Delahaye… une autre à Wazemmes, la Brasserie Salembier, la Brasserie Masse-Meurisse, la Brasserie Emile Vandamme, Joseph Vandamme également. Il y avait plein de brasseries partout.
Nous
avons pris contact avec la Brasserie de Mons aux alentours de 1954. On avait énormément
augmenté la production avec la Pelforth. C’est une bière dense. On était limité
par la salle de brassage. On brassait 350 jours par an, soit sur 365 jours, seulement
2 × 8 jours d’arrêt pour l’entretien et la réparation. Tout cela tournait jour
et nuit, dimanche compris. C’est ainsi que l’on s’est rapproché de Monsieur
Wattine (qui avait succédé à Madame Waymel)
qui avait une brasserie importante (la
Brasserie de Mons) mais qui ne fabriquait plus que 80 000 hecto à la
place de 250 000. On lui a acheté des hecto. À partir de 100 000 on lui a demandé d’être
intéressé dans la brasserie.
Q : Pourquoi la production était-elle descendue dans
cette usine ?
JD : C’est sans doute à cause de cette dispute,
pendant la guerre entre Monsieur Hoffman et Madame Waymel. Monsieur Hoffman
était quelqu’un qui respectait strictement le règlement. Si pendant la guerre,
vous n’aviez mangé qu’avec votre carte d’alimentation, vous seriez morts de
faim. Pour les entreprises, c’était pareil : il fallait se débrouiller ! J’ai
eu la chance de pouvoir rentrer à Lille en 40. J’ai acheté toutes les matières
premières que je pouvais. On a été largement pourvu pendant trois ans ! On a
fait des hecto, des hecto, des hecto… Et après on s’est débrouillé ! On a même
fait de la bière avec la pomme de terre ! Quand on a été libéré on a essayé de
faire de la bière avec des caroubes. Les betteraves sucrières, on les a employées
aussi. On utilisait n’importe quoi. On allait chercher du blé chez les
cultivateurs. C’est comme cela que, après la guerre, on faisait 200 000
hecto au lieu de 100 000. On était devenu la plus grande brasserie du
Nord. En 1954, Madame Waymel étant décédée on s’est mis d’accord avec Monsieur
Wattine, un de ses neveux, qui avaient repris la direction générale. En 1954 on
a acheté 30 % et en 1960, 30 autres %. Ensuite on a acheté beaucoup d’action
des petits porteurs. Quand je suis parti, on possédait au moins 95 % du
capital. En 70, 72, elle nous appartenait.
Q : Quand la brasserie s’est-elle appelée Pelforth ?
JD : Elle s’est appelée Pelforth parce que c’était la
marque de notre bière ! C’était la bière de la Brasserie du Pélican. On avait
une autre brasserie, à Dunkerque, la Brasserie Carlier… à Coudekerque-Branche exactement.
Elle faisait environ 80 000 hectos. Seulement deux associés « du
Pélican », faisaient partie du capital (Bonduel et Deflandre). L’autre associé
(Boucquey) ne faisait pas parti de cette société de Coudekerque. On cherchait à
faire une société anonyme et la Fiduciaire de France nous a conseillé de
changer de nom et comme Pelforth était devenu très connu en France, on a décidé
de s’appeler Pelforth.
Q :
Vous nous parliez tout à l’heure de la chanson sur le pélican qui était un
fox-trot …
JD : Oui ! (Il chante). Un pélican, pélican, pélican… Je ne sais pas si j’ai encore la
cassette ? Je vais vous donner l’adresse du président de l’amicale des anciens.
Il habite, pas loin d’ici, à Villeneuve-d’Ascq et je sais qu’il a la chanson.
La Brasserie de Mons a continué à faire des bières de Mons, légèrement et tout doucement, jusqu’en 1975. Puis, c’est devenu Pélican ou Pelforth. Pélican c’était la bière la plus courante tandis que Pelforth, c’était la bière forte. L’intérêt pour nous, c’était n’avoir qu’une seule grande brasserie et le terrain de Mons s’y prêtait. Il y avait 2 ou 3 ha de jardins. J’ai appris qu’une zone industrielle allait se faire. Et c’est comme cela qu’on est venu là ! Il y avait seulement l’imprimerie Goossens qui était installée là.
La partition du fox trot " La Danse du Pélican " de Clapson |
La Brasserie de Mons a continué à faire des bières de Mons, légèrement et tout doucement, jusqu’en 1975. Puis, c’est devenu Pélican ou Pelforth. Pélican c’était la bière la plus courante tandis que Pelforth, c’était la bière forte. L’intérêt pour nous, c’était n’avoir qu’une seule grande brasserie et le terrain de Mons s’y prêtait. Il y avait 2 ou 3 ha de jardins. J’ai appris qu’une zone industrielle allait se faire. Et c’est comme cela qu’on est venu là ! Il y avait seulement l’imprimerie Goossens qui était installée là.
Q : Comment faisiez-vous pour vous approvisionner en
eau ?
JD : On faisait des forages. On a fait un deuxième
forage et je crois qu’ils en ont fait deux autres par la suite. Pour faire 1 litre
de bière, il faut, au minimum, 5 litres d’eau. Quand j’ai commencé mon métier,
en 1935, on en consommait au moins 20 litres. À cette époque-là on gaspillait
l’eau. Il y en avait à gogo ! Par exemple, pour les machines à froid, qui
fonctionnent avec de l’ammoniaque que l’on comprime, il faut les refroidir. Il
y avait des tuyauteries avec de l’eau fraîche qui partait à l’égout. Après, quand
on a mis un impôt sur l’eau et les forages et on a fait très attention.
Q : Actuellement, la brasserie utilise toujours de
l’eau du forage, ce n’est pas l’eau du réseau ?
JD : Non, je ne crois pas. La, à Mons, ce n’est pas
tellement profond. On trouve l’eau entre 80 et 100 mètres. La nappe phréatique
est là ! Au bout de Mons, il y avait un château qui s’appelait le château
Scrive. Le château était entouré d’eau et il y avait un pont-levis. Il y avait
une ferme, dans le coin qui existait encore, il y a 40 ans. Il y avait une
grange qui a brûlé. On y stockait des journaux qui venaient de la ville de
Marcq-en-Barœul. Un beau jour, un clochard est venu dormir là et tout a brûlé.
C’était à 200 m de la brasserie. Et Scrive habitait là. Le château a été démoli
mais les douves sont restées très longtemps. J’y ai fait mettre des poissons.
Le week-end, les ouvriers et les employés venaient y pêcher. Cela a duré
environ trois ou quatre ans. C’était à peu près à l’endroit où se trouve
maintenant la Voix du Nord.
Q : Votre famille venait de Belgique ?
JD : Braine le Conte ! Vous connaissez Braine le
Conte ? C’est à 30 km de Bruxelles, au sud. C’est Wallon ! Si j’étais
flamand je m’appellerais Van Vlanderen !
Ce Pélican en céramique était dans le bureau de Jean Deflandre. Il avait été offert par ses employés au moment de sa retraite. Cliché © Jacques Desbarbieux |
Q : Parlez-nous des glacières d’Indochine.
JD : Ce sont eux qui nous ont racheté en 1980. Cela
s’appelait : « Glacières Internationales » mais, avant c’était les « Brasseries
et Glacières d’Indochine » (Voir note n° 2). Quand l’Indochine a été indépendante, ils ont
touché des dommages de guerre de la part de l’État français… vers 1979. C’est
ainsi qu’ils avaient l’argent pour nous racheter. Cette société faisait elle-même
partie de la Compagnie du Midi.
Ensuite, ça été repris par Axa, les assurances. Lui, il n’avait pas besoin des brasseries : il a tout liquidé ! C’est comme cela que Heineken a acheté en 1985 ou 1987. Ensuite, Monsieur Heineken est mort. Une fois, il est venu visiter la brasserie avec trois Mercedes 600 pour transporter tous ses gardes du corps. Il avait été kidnappé pendant près de deux mois ! Hein ! (Voir note n° 3).
Ensuite, ça été repris par Axa, les assurances. Lui, il n’avait pas besoin des brasseries : il a tout liquidé ! C’est comme cela que Heineken a acheté en 1985 ou 1987. Ensuite, Monsieur Heineken est mort. Une fois, il est venu visiter la brasserie avec trois Mercedes 600 pour transporter tous ses gardes du corps. Il avait été kidnappé pendant près de deux mois ! Hein ! (Voir note n° 3).
Il observe les photos du livre " Du village à la ville " : Ah oui, ça
c’est la Brasserie !
Les salles de brassage existent encore …. Le Palais de la bière, place de Béthune. Il y avait une sortie rue de l’hôpital militaire. Au-dessus, il y avait une grande salle de banquets.
Les salles de brassage existent encore …. Le Palais de la bière, place de Béthune. Il y avait une sortie rue de l’hôpital militaire. Au-dessus, il y avait une grande salle de banquets.
Q : Il y avait combien de chevaux au maximum ?
JD : Il y en avait au moins 50. On avait une grosse
cavalerie. Il fallait aller avec des chevaux à Roubaix, à Tourcoing. Avant 14 -
18, il n’y avait pas de camions. Après guerre, les camions, faisaient 5 tonnes
! Il y avait des camions électriques. Pour les conduire il fallait être presque
à deux pour tirer sur le volant ! C’étaient des pneus pleins ! Pour être
livreur, il fallait être costaud. On appelait cela un « carton ». C’était le
nom du livreur de bière. Le plus gros fût qu’on livrait dans les bistrots,
c’était 110 litres. C’est ce qu’on appelait 1 hecto. Avant la guerre, on tirait
avec une pompe. Après-guerre, il y avait des bouteilles et le gaz carbonique
qui permettaient de tirer avec la pression. On a été les premiers, à Lille, à
mettre la bière en bouteille, en 1920. Les bouteilles étaient fabriquées à Arques.
Il y avait une autre fabrique de bouteilles à Fourmies et une autre à Manières.
Elles avaient des bouchons métalliques avec une tête en porcelaine et une
rondelle de caoutchouc. Il fallait changer les rondelles. Avant la guerre, la
bière n’était pas pasteurisée. La bière d’un litre se conservait un mois,
maximum ! La chope courante faisait 2° et demi d’alcool. C’est ce qu’on
servait, à Lille, dans les bistrots. Il
ne faut pas oublier qu’une chope ça faisait à cette époque-là ½ litre … avant la
guerre 14. Après la guerre, elle faisait en général 33 cl. Les Français veulent
de la bière forte parce qu’ils ont l’habitude de boire du vin. La bière
ordinaire en Angleterre ça s’appelle « Bitter » la bière amère. Elle
n’est pas forte. Mais la bière irlandaise la Guinness, cela s’appelle du « Stout »,
c’est une bière forte, comme la bière écossaise. C’est pour ça que l’on a fait
la Pelforth. J’avais été, six mois, dans une brasserie anglaise, Dans cette
brasserie, on faisait une bière courante qui s’appelait la « Bitter »
et on faisait une « Strong Ale » c’est-à-dire une bière forte. «
Ale » cela veut dire bière. Il y a la « Pale Ale » et la « Strong
Ale ». J’ai trouvé que ce n’était pas désagréable à boire.
J’ai demandé aux associés de mon père si je pouvais faire un brassin. On a fait un tout petit brassin qu’on a mis en bouteille et cela a eu du succès. Ce qui fait qu’on a décidé de l’appeler Pelforth : PElican ; FORT ; et pour faire anglais on a mis un H. Comme à ce moment-là il y avait la Porter 39, je ne sais pas si vous vous en rappelez, cela voulait dire 39 kg d’orge à l’hecto. Je me suis dit, à Lille, il y a le 43e et allez ! On l’a appelée Pelforth 43 : 43 kg d’orge. Après la guerre, on a supprimé le 43. J’avais une très belle collection d’étiquettes de cette époque-là. Malheureusement je l’ai prêtée à quelqu’un qui ne l’a plus retrouvée. Après la guerre, j’ai acheté une machine pour les petites bouteilles. On pourrait faire 24 000 bouteilles / h. Et il y avait moins de monde que sur une machine de 3 000 litres. On avait déjà des « décaisseuses » des « encaisseuses » des « étiqueteuses ». Il fallait juste des surveillants. Maintenant, on fait de 80 000 à 100 000 bouteilles heures. C’est pire qu’une mitrailleuse !
J’ai demandé aux associés de mon père si je pouvais faire un brassin. On a fait un tout petit brassin qu’on a mis en bouteille et cela a eu du succès. Ce qui fait qu’on a décidé de l’appeler Pelforth : PElican ; FORT ; et pour faire anglais on a mis un H. Comme à ce moment-là il y avait la Porter 39, je ne sais pas si vous vous en rappelez, cela voulait dire 39 kg d’orge à l’hecto. Je me suis dit, à Lille, il y a le 43e et allez ! On l’a appelée Pelforth 43 : 43 kg d’orge. Après la guerre, on a supprimé le 43. J’avais une très belle collection d’étiquettes de cette époque-là. Malheureusement je l’ai prêtée à quelqu’un qui ne l’a plus retrouvée. Après la guerre, j’ai acheté une machine pour les petites bouteilles. On pourrait faire 24 000 bouteilles / h. Et il y avait moins de monde que sur une machine de 3 000 litres. On avait déjà des « décaisseuses » des « encaisseuses » des « étiqueteuses ». Il fallait juste des surveillants. Maintenant, on fait de 80 000 à 100 000 bouteilles heures. C’est pire qu’une mitrailleuse !
À
un moment ils voulaient faire l’autoroute au milieu de l’usine. Elle aurait
coupé la brasserie en deux ! Je connaissais très bien le préfet, Monsieur
Dumont, j’étais alors le consul du Danemark, et je lui ai dit : « Ce n’est pas possible ! On fait une zone
industrielle et on va mettre l’autoroute au milieu ? Cela va être dangereux ! » Alors il a regardé avec les directions de
l’équipement et puis cela a bougé !
Jean Deflandre le 4 juin 1957, qui était consul du Danemark, sur la terrasse de l'hôtel Bellevue à Klampenborg, au nord de Copenhague (Danemark). © Document Christophe Rohart
Note n° 1 : Les familles Waymel et Hoffman
On découvre dans les actes de la paroisse de Mons-en-Barœul, le 5 novembre 1930, le baptême de Brigitte Louise Marie Julienne Hoffman avec comme marraine Madame Paul Waymel.
Note 2 : Brasseries et Glacières d'Indochine
Voir un complément ici sur les Brasseries et Glacières d'Indochine
A la fin du XIXe siècle, un Sergent-Chef de l'armée Française démobilisé, Victor Larue, s'est lancé dans la fabrication de la bière à Saïgon en s'associant avec un brasseur de Hanoï, un certain Hommel, pour fonder les Brasseries et Glacières d'Indochine (B.G.I.).
Après la mort de son fondateur, la maison Denis frères, les quatre frères bordelais installés à Saïgon depuis 1862 reprendront l'affaire. Plus de 4 000 personnes travailleront pour les BGI jusqu'en 1975.
Les Brasseries et Glacières d'Indochine exploitaient les « Bières Larue » et la fameuse bière « 33 Export » au 187 boulevard Armand Rousseau et au 7 quai Choquan (Usine) à Saïgon.
Note n° 3 : Le kidnapping de Freddy Heineken
Hollywood a filmé l'histoire de l'enlèvement du roi de la bière néerlandais, Freddy Heineken, et de son chauffeur. En 1983, les deux hommes ont été pris en otage pendant trois semaines et ont été relâchés après le versement d'une rançon d'environ 15 millions d'euros par la famille Heineken.
En 1987, le célèbre journaliste d'investigation néerlandais Peter R. de Vries a écrit un livre sur cet enlèvement, basé sur les entretiens qu'il a menés avec deux des ravisseurs. Ces hommes ont reçu des généreuses royalties provenant de la vente du livre.
Le film relatant cet événement est sorti en 2012.
Né le 4 novembre 1923 à Amsterdam, Freddy Heineken est décédé en 2002. Il avait réussi à transformer l'entreprise familiale fondée par son grand-père en 1864 en un des géants mondiaux de la bière. Entré au service du brasseur en 1942, Freddy Heineken a longtemps exercé au sein du département publicité du groupe avant de devenir P.-D.G. de Heineken de 1971 à 1989.
En novembre 1983, son enlèvement défraie la chronique. Devenu l'un des hommes les plus riches et les plus en vue des Pays-Bas, Alfred Heineken est kidnappé avec son chauffeur Ab Doderer. Retenu prisonnier dans une usine désaffectée sur les docks d'Amsterdam, il restera, pendant trois semaines, enchaîné à un mur avant d'être libéré contre une rançon de 35 millions de florins.
Les kidnappeurs Cor van Hout, Willem Holleeder, Janv. Boelaard et Frans Meijer ont été attrapés. Les trois premiers ont été emprisonnés aux Pays Bas. Seul Meijer s'était réfugié au Paraguay pendant des années, avant d'être découvert puis emprisonné dans ce pays.
Interrogé plus tard sur ce traumatisme, Freddy Heineken répondit en souriant que sa mauvaise mémoire lui a finalement servi dans la vie. Ce qui ne l'empêchera pas de réduire considérablement ses apparitions publiques et de ne donner pratiquement plus d'interviews.