Les dernières maisons qui longeaient la brasserie de Mons-en-Barœul ont disparu
On démolit les dernières maisons du rang impair qui longent la brasserie.
Les maisons du rang impair de la rue du Général-de-Gaulle, après le Trocadéro, ont disparu au fil des ans. On vient de démolir les trois dernières.
Au tout début du XX e siècle, grande route de Roubaix, passé le Trocadéro (actuellement, rue du Général-de-Gaulle), il y avait quelques maisons. Puis, c’était la campagne. Il y avait juste la brasserie Léon-Delattre fondée dans les années 1880. Les époux Waymel, brasseurs ambitieux, font l’acquisition de la vieille brasserie et du vaste terrain qui l’entoure pour y développer les « bières coopératives de Mons-en-Barœul ». Le site est inauguré en décembre 1903.
À chaque fois qu’elle en a l’opportunité, la brasserie rachète les maisons du rang impair de la rue du Général-de-Gaulle.
On y accède par la Grande Route de Roubaix, où ont été érigés les bâtiments administratifs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise périclite. C’est ainsi que les bières du Pélican, à l’étroit dans leur petite brasserie du port fluvial de Lille, y délocalisent une partie de leur production. Petit à petit, elles entrent dans le capital des bières de Mons, jusqu’à contrôler l’entreprise. Ce changement de pavillon est une seconde vie pour la vieille brasserie coopérative qui retrouve des couleurs sous l’impulsion de Jean Deflandre, un jeune entrepreneur talentueux.
Un million d’hectolitres par an
En 1970, on produit à Mons un million d’hectolitres par an ! Ce site d’environ 25 hectares est un atout pour le développement de ses activités brassicoles. C’est pourquoi, à chaque fois qu’elle en a l’opportunité, la brasserie – désormais sous pavillon Heineken – rachète les maisons du rang impair de la rue du Général-de-Gaulle. Ces derniers temps, on n’en comptait plus que trois. Dans le quartier du Trocadéro, on les appelait « les trois irréductibles ».
Mais de nouveaux projets liés à l’agrandissement du parc des cuves de fermentation et à la construction d’une installation de recyclage des résidus de fabrication donnaient un nouvel intérêt à une extension du foncier. « Il y a très longtemps, la brasserie m’avait proposé le rachat de la maison, mais je n’avais pas donné suite » explique Bernadette Cazier, l’une des occupantes des maisons orphelines.
« Dernièrement, elle a renouvelé son offre. Il y avait beaucoup de travaux d’entretien à prévoir et c’était devenu trop grand pour moi. Surtout on m’en a offert un prix correct. Alors j’ai accepté. »
C’est ainsi que, récemment, les trois dernières maisons ont été mises à bas. Une page de l’histoire du quartier vient de se tourner.
Alain Cadet (CLP)