Le Pélican à travers le temps

Le logo du pélican a beaucoup évolué, 

témoin de son époque à chaque transformation

Voir le pélican traverse le temps

L'origine

Le nom Pélican provient d'une ancienne danse foxtrot très en vogue dans les années 20. L'idée est due aux trois associés fondateurs de la Brasserie : Armand Deflandre, Raoul Bonduel et Louis Boucquey. A l'époque la danse du Pélican est extrêmement célèbre. Ce nom est choisi car très connu et prononçable dans toutes les langues. 

C'est toutefois encore rare de prendre comme dénominatif un nom commun, plutôt que celui de ces fondateurs, comme Michelin, Citroën, Peugeot, Renault, Mongy, Bic, Ricard, Nestlé, Lacoste, Larousse, Robert, Leroux, Borsalino, Dubonnet, Bottin, Opinel, Christofle, Kärcher, Lajounie, Lefevre-Utile (Lu), Vuitton ...etc ...

The Pélican

La Pelforth fut le grand succès des Brasseries du Pélican au point que le terme de Pelforth s'imposera pour renommer l'établissement. Le nom de Pelforth venait d'une contraction entre le Pel de Pélican et le mot fort mis à la mode anglo saxonne avec un th final. On a même découvert des publicités encore plus British avec la mention Pelforth's ! A l'époque, une bière de qualité ne pouvait qu'être d'origine germano-alsacienne ou anglo-irlandaise ... et surtout pas en provenance du Nord de la France !

Le premier document avec un pélican

Une facture datée de 1921, est le premier document retrouvé avec une image de Pélican. Cette année là, qui est celle de la création de la Brasserie, si le nom est trouvé, on est encore loin d'un logo. L'animal n'est pas stylisé. Les partitions musicales, du fox-trot dues à Clapson, à l'origine du nom sont illustrées d'un pélican nettement plus élaboré sur le plan graphique, dont on a retrouvé l'origine dans un camouflage militaire !

Un camouflage militaire

Le dessin du pélican, attribué à Lucien-Victor Guirand de Scevola, qui est considéré par ailleurs comme un des inventeurs du camouflage militaire, est déjà plus proche du futur logo. A la suite de l'exposition des insignes des services automobiles organisée par l'Union des Arts après la guerre, l'éditeur de musique parisien Clapson eut l'idée de sortir une série de partitions à la gloire de ces sections automobiles. Ce pélican avait été utilisé comme insigne par la TM 557 qui était commandée par le lieutenant Dutel au moment de l'armistice.

Le premier logo

Le premier pélican qui sera utilisé comme emblème de la brasserie possède un bec effilé, une ligne du cou prononcée, une houppette, sept plumes au bout de son aile et deux pattes dont l'une à autre doigts.

Les premières simplifications

La version suivante est très proche, avec déjà toutefois trois différences importantes. La patte visible au premier plan n'a plus que trois doigts, le bec s'est arrondi et l'œil comporte un sourcil séparé. Le dessin est globalement retouché avec une aile plus arrondie.

Les illustrateurs agrandissent la famille

" Toute la famille en boit ", le papa dans cette variante se voit attribuer une seconde aile pour porter la bouteille de bière. Fumant la pipe, il entraîne d'un pas dynamique, avec une double patte en mouvement, les autres membres de la famille identifiés par un couvre-chef. Chacun a sa bouteille, même le très jeune fils qui termine la marche en tirant un chariot avec un ours en peluche accompagné de cet attribut pour étancher sa soif !

Dans cette illustration on est très loin des principes qui prévaudront plus tard avec la lutte contre l'alcoolisme et le tabagisme. De plus l'image d'un chef de famille dominant ne serait plus acceptée par les responsables de la communication et le public. 

Le pélican se déplume

Une modernisation du logo va lui faire redresser son cou et arrondir son bec. L'œil devient brillant. Le pélican ne compte plus que cinq plumes dorénavant, mais il conserve ses deux pattes.

Le pélican se déplume encore

La recherche de modernité va donner des ailes, sans mauvais jeu de mot, aux dessinateurs. Une illustration qui figure sur un sous-bock (rond de bière) donne une image de respectabilité à cet oiseau qui porte fièrement un nœud papillon. On remarque la première tentative de redressement du bec qui devient horizontal et apporte la notion de stabilité. L'ensemble est très réussi faisant passer le double message ambigu d'un dynamisme joyeux et d'un équilibre rassurant.

Le pélican devient de plus en plus tonique et gai. Il renoue avec ses origines musicales. Le terrain est prêt pour une nouvelle modernisation.

Cette fois le pélican est campé sur une seule double patte. Il n'a plus que trois plumes, son bec horizontal s'évase. Une façon de se donner de la contenance et du contenu. N'oublions pas que le pélican a la vertu de bien nourrir ses petits grâce à son immense bec.

Pour la première fois l'œil est bien rond, sans pupille, sans sourcil et la houppette se réduit à un double trait.

De simplification en simplification le pélican va perdre encore des éléments avec la houppette qui disparaît complètement et le peu de double patte qui restait. Le bec s'enroule et les trois dernières plumes sont redessinées.

Le pélican devient facétieux

Les infographistes s'amusent encore avec ce logo, en lui mettant une fleur dans le bec pour le printemps ou des dents pour affirmer son caractère. Puis un parapluie et divers accessoires dénichés à la braderie de Lille !

Avec cette version du pélican bradeux (comme on dit chez les chtis) en se chargeant d'objets divers il perd par ailleurs son unique œil et ses dernières plumes. Que lui reste t-il ?

Nous avons retrouvé une autre version où le pélican n'est plus borgne ni déplumé, tandis qu'il est toujours chargé d'un lampadaire sous l'aile, d'un moulin à café dans le bec et d'un sac à dos. Dans une variante réalisée pour une opération déballage, le sac à dos est plus imposant et dans son bec sont venus d'autres trouvailles dont un canard, un réveil matin et bien sûr un verre de bière.

Simplifié au maximum, se trouvant un peu nu, il se coiffe d'un chapeau, d'un bandeau de corsaire ou d'une toque de cuisinier.

Et parfois notre pélican est un sacré farceur, comme le 1er avril 2014, quand il choisit de se faire remplacer par un lama !

Le pélican offre des cadeaux

Avec les points cadeaux qui figuraient sur les étiquettes de sécurité des bouteilles de bière, le pélican offrait des cadeaux, principalement de la vaisselle ou des articles textiles, mais aussi des jouets comme un camion en tôle de la Brasserie.


Le street marketing

La marque Pelforth a été présente sur le Tour de France de 1962 à 1968 avec une équipe cycliste puis uniquement avec la caravane publicitaire et ses animations. Le coureur le plus célèbre de l'équipe Pelforth fut le hollandais Jan Janssen qui remporta la compétition en 1968. L'année d'après la société du quitter le Tour de France comme toutes les épreuves sportives, compte tenu de l'interdiction faite, aux fabricants de boissons alcoolisées, de sponsoriser des événements sportifs. La dernière apparition de la marque eut lieu aux Jeux Olympiques de Grenoble en 1968.